Ces choix que l'on ne fait pas...
Il y a, tout au long de notre vie, des choix à faire. Certains sont parfois évidents, d'autres nous demandent réflexion, certains sont faits avec appréhension, d'autres sont à risques. Et il y a ceux que la vie nous impose, ceux qu'on ne peut éviter. Ceux qu'on aurait fait différemment si on nous avait demandé notre avis, ceux pour lesquels on n'aurait même pas réfléchi pour faire autrement.
Une fois encore, dans notre vie de couple, dans notre vie de parents, nous devons nous soumettre à ce choix que la nature a fait pour nous.
Nous avions déjà dû traverser cette étape pour Coquillette, nous allons nous y soumettre une seconde fois pour Mafaldine.
Ce choix qu'aucun parent ne ferait, auquel nous sommes tous contraints un jour ou l'autre: faire face à la maladie. Quelle que soit sa forme, le moment où elle vient s'inviter dans notre vie, nous aimerions faire autrement, nous aimerions avoir le choix, lui ouvrir la porte et lui répondre "non merci, je ne suis pas intéressée". Mais trop tard, cette garce s'est déjà faufilée sous vos pieds pour vous les coller bien au sol et vous apprendre la dure réalité de notre condition humaine.
Une fois de plus, nous allons nous tenir la main, cette fois ci à 3, pour l'arrivée du Number 4 de notre tribu. Il n'existe aucun mot pour s'exprimer, aucune phrase de réconfort qui nous aide vraiment, aucune explication qui puisse nous faire avancer. Notre seule chance sera d'être là, de nous oublier encore un temps pour ne penser qu'à elleS, de ne faire que pour elleS. Pour que la première ne soit pas oubliée, ni abandonnée, et pour que la deuxième soit suffisamment soutenue, épaulée pour avoir toutes ses chances, pour s'en sortir le plus vite possible.
Je n'aurai pas choisi de vivre ma vie de maman comme ça, j'aurai voulu allaiter, avoir des nuits en suspension juste pour des câlins et des tétées et non pour allumer ou éteindre des machines. J'aurai choisi d'être fière d'offrir des enfants en bonne santé à mon chéri de mari, j'aurai choisi de ne pas entendre que je suis "courageuse" mais que je suis juste comme toutes les autres.
J'aurai choisi de rester insouciante, loin de la maladie, de ce qu'elle nous inflige, de ce coté terre-à-terre qu'elle nous oblige à acquérir.
La seule chose dans cette histoire que nous choisissons, c'est d'y faire face, de tourner le dos au malheur qui nous nargue, juste pour lui dire: tu vois, on a choisi de te dire d'aller te faire voir, que tu ne nous aurais pas. Ni nous à 2, ni nous à 4.
Et dans quelques semaines, ce choix nous allons y faire face, et même avec notre expérience déjà vécue, il va juste nous exploser en pleine tête...